28 oct. 2011

Pacifique Poubelle

Dans le post précédent, je vous faisait part de la contamination de l'océan, et des courants qui allaient disperser   et diluer la radioactivité au grand bénéfice de la chaîne alimentaire marine. Juste à propos, l'IRSN publie nune mise à jour de sa note sur l'impact sur le milieu marin, reprise dans un cour article du monde, qui bien entendu passera largement inaperçu.
http://www.irsn.fr/FR/Actualites_presse/Actualites/Pages/20111027_Accident-fukushima_impact-rejets-radioactifs-milieu-marin.aspx
http://www.lemonde.fr/planete/article/2011/10/27/fukushima-rejets-records-d-elements-radioactifs-en-mer_1595116_3244.html#ens_id=1493262&xtor=RSS-3208

Morceaux choisis du PDF:
La mise en gras est de mon fait, et ne correspond pas toujours à celle pratiqué sur le résumé de l'IRSN (allez savoir pourquoi;-)
 http://www.irsn.fr/FR/Actualites_presse/Actualites/Documents/IRSN-NI-Impact_accident_Fukushima_sur_milieu_marin_26102011.


"En interprétant les résultats de mesure de césium 137 dans l’eau de mer, l’IRSN a actualisé son estimation de la quantité totale de césium 137 rejeté directement en mer du 21 mars jusqu’à mi-juillet. La valeur ainsi obtenue est de 27.10 puissance 15 Bq, (NB environ deux fois plus que l'estimation de l'IRSN en Juillet) la majorité (82 %) ayant été rejetée avant le 8 avril. Ce rejet radioactif en mer représente le plus important apport ponctuel de radionucléides artificiels pour le milieu marin jamais observé. Toutefois, la localisation du site de Fukushima a permis une dispersion des radionucléides exceptionnelle, avec un des courants les plus importants du globe qui a éloigné les eaux contaminées vers le large dans l'océan Pacifique."


La dernière phrase illustre bien le propos que je tenais hier (et depuis le début des relâchements en mer). Tout le monde se fout comme d'une guigne de ces rejets en mer, et l'IRSN se félicite même de la "dispersion exceptionnelle" qui va d'ailleurs emmener la contamination sur la même route maritime que celle empruntée par les déchets. Mais du moment que c'est "dispersé" sous le tapis de l'océan, loin des yeux et des appareils de mesures, le problème est évacué. Mais cette contamination si commodément évacuée par la grande porte des courants vers le centre du Pacifique aura une fâcheuse tendance à revenir par la fenêtre cyclique de ces mêmes courants. Cependant, comme on nous assure que c'est suffisamment et exceptionnellement  dispersé, on ne devrait pas craindre un retour de bâton du si bien nommé Pacifique. Et pourtant, quelques lignes plus loin l'IRSN reconnait:


"le retour dans cette zone d'eaux marines antérieurement polluée par les rejets de 
l’accident Fukushima Dai-ichi, sous l’effet de la recirculation des masses d’eau dans la zone 
du pacifique nord-ouest. Ce phénomène pourrait empêcher ou retarder le retour à des 
niveaux de concentrations en césium 137 comparables à ceux qui préexistaient  avant 
l'accident (entre 0,001 et 0,004 Bq/L)"


Nous y voilà. On suivra don attentivement la route de l'île de déchets qui fera elle aussi son petit tour circulaire.

.

Enfin, la présence éventuelle d’autres radionucléides persistants, comme le strontium 90 ou le plutonium, n’a pas été suffisamment caractérisée par des mesures. 


Etant donné que les recherches concernant le Plutonium ont été stoppées sur le territoire Japonais, on les voit mal s’occuper de sa présence dans les eaux du Pacifique.






A titre indicatif, cet apport global de 27.10 puissance 15 Bq de césium 137, dilué dans l'ensemble du Pacifique en supposant qu’il reste entre 0 et 100 mètres de profondeur, (NB supposition gratuite)conduirait à des concentrations associées (0,004 Bq/L) qui doubleraient le bruit de fond rémanent dans l’eau de mer dû aux retombées des essais nucléaires atmosphériques (0,002 Bq/L). Bien que mesurables avec les techniques actuelles, ces concentrations ne représenteraient que le 3000
ème des concentrations naturelles en potassium 40 dans l'eau de mer (12 Bq/L). Le césium est essentiellement dissous dans l'eau de mer et restera mesurable durant des décennies ; ainsi, le césium 137 résultant des essais nucléaires atmosphériques des années 1960 est encore clairement identifiable à l'échelle mondiale


C'est rassurant :-(((. Ou comment justifier le doublement de la pollution du au seul accident de Fukushima par les saloperies antérieurement déposées par le nucléaire militaire, d'ou le civil découle. C'est ça, la folle logique du nucléaire.

Concernant les cartes incluses dans ce document.
La figure 2 est établie selon des données TEPCO MEXT. On a appris à jauger de leur fiabilité depuis 7 mois, donc, pour ma part, je sors les pincettes.
Pour la figure 8, l'aspect rassurant vient de la profusion de points blancs (moins de 500Bq/Kg) par rapport aux points noirs (plus de 500Bq/Kg). Bien entendu, nous parlons là de normes "politiquement" établies:
à 490Bq/Kg = point blanc, c'est gagné, tu peux en acheter et en manger autant que tu veux. C'est pratique les cartes normées à la place des tableaux chiffrés...
Il y a bien la figure 9, mais pour la précision autour de la norme des 5OO Bq/Kg, on repassera. Vu la dispersion des données, rien d'exploitable ne peut sortir d'un tel tableau.

Pour la conclusion, mon chat est du même avis:
Ainsi, même si la contamination en césium dans l’eau de mer a fortement diminué à proximité 
de la centrale de Fukushima Dai-ichi, il est justifié de maintenir une surveillance des espèces 
marines pêchées dans les eaux littorales de la côte nord-est du Japon. 


Cependant, ils auront déjà du mal a faire un suivi correct chez les Japonais, alors pour les poissons...
Surtout que certains pêcheurs préfèrent désormais accoster dans des ports plus éloignés ou leur cargaison ne sera pas soumise à des contrôles.
Quand on voit que, comme rapporté par Harry Bernas dans les commentaires du dernier billet de blog de Dominique Leglu, un projet d'étude sur les effets à long termes sur la santé après Tchernobyl va sans doute être "avorté", toute promesse ou recommandation d'études future reste un effet d'annonce, jusqu'à ce que le problème soit dilué et exceptionnellement dispersé dans le flux de l'information, ce qui hélas arrivera bien plus vite que la fin de vie du Césium dans le Pacifique.




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