3 nov. 2011

Facteur réaliste

Nouvelle suite (N°45) sur le blog de Dominique Leglu:
http://sciencepourvousetmoi.blogs.sciencesetavenir.fr/archive/2011/11/01/fukushima-suite-45-rendez-vous-en-2022.html?c
Avant de songer à retirer le combustible, (pas avant 2022), il serait bon de se pencher sur l'assiette du Japon:

fin de l'article de Dominique Leglu:

"selon le groupe d’experts de l’AIEA, après examen de résultats préliminaires de travaux effectués au Japon, le césium (dont un des isotopes, le césium 137 a une demi-vie de 30 ans et demeure donc dans les sols) passerait moins facilement du sol aux plantes que ne l’avaient évalué de premiers travaux sur le sujet. Le facteur de transfert retenu jusqu’à présent était de 0,1. Autrement dit, comme on ne peut commercialiser du riz contaminé au-delà de 500 Bq/kg, les sols ne devaient pas dépasser 5000 Bq/kg… Ce sont ces niveaux qui vont être remis en question, l’équipe estimant que ce « facteur de transfert conservateur pourra être abandonné quand les tests seront terminés et que des facteurs réalistes auront été fermement établis ». Vu l’importance du riz dans la consommation quotidienne des Japonais, il faut espérer qu’un suivi tout aussi ferme (par des associations de consommateurs ?) de la radioactivité des lots de céréales finalement mis en vente sera effectué après adoption de ces nouveaux facteurs de transfert."


reprise du commentaire que j'y ai laissé:
« Ce facteur de transfert conservateur pourra être abandonné quand les tests seront terminés et que des facteurs réalistes auront été fermement établis ». En d'autre mots, on va encore modifier les normes, en l’occurrence ces facteurs de transfert du sol à la plante? Les travaux qui concluent à l'opportune nécessité de revoir ces normes ont-ils eu le temps d'être vérifiés et validés depuis le 11 Mars? N'est-il pas curieux de s'apercevoir que ces niveaux vont être remis en question juste au moment ou le Japon se rend compte q"il ne pourra continuer à gratter et stocker la terre contaminée? Pratique pour pouvoir réutiliser des terres qui autrement auraient été jugées légalement impropres à la culture. Quand à la surveillance des lots de riz par des associations de consommateurs, il y a tout à craindre qu'elle ne puisse être menée en toute quiétude et impartialité: En cas de litige on obtiendra au bout du compte deux mesures, les officielles, dont il est à parier qu'elles seront compatibles avec les nouvelles normes, et celles des associations qui, si elle dépassent ces nouvelles normes, seront aussitôt soumise à la critique et à la suspicion. Quand on voit les pression du gouvernement pour que les Japonais ne mesurent pas eux-même leur environnement, et les critiques acerbes qui fusent à chaque vidéo de particulier muni d'un dosimètre ou compteur Geiger, je souhaite bien du courage au Japonais pour s'assurer de l’innocuité de leurs aliments dans les années à venir.

complément non posté  (pour ne pas squatter le fil du blog)
On pourra m'objecter que la norme actuellement en vigueur est toujours de 500 Bq/Kg pour les aliments, et qu'il ne s'agit que de revoir à la hausse le taux de radioactivité des sols cultivable. Soit. Mais je suis  prêt à parier que remettre en culture des sols plus hautement contaminés contribuera à la longue à produire des récoltes qui dépasseront les 500 Bq/Kg. Que fera le gouvernement Japonais à ce moment. Il remontera d'un cran et établira des nouvelles normes qui permettront de commercialiser la majeur partie du riz et des autres cultures. Si par exemple on arrive à une moyenne de 900 Bq/Kg, une étude opportune prouvera que l'on avait des normes trop restrictives et qu'il est temps d'établir une nouvelle norme "réaliste", à 900 Bq/Kg, en dessous de laquelle, selon la formule consacrée, "il n'y a pas de risques pour la santé".
Mais il est aussi à parier que d'ici là tout le monde se sera désintéressé de ce qui se passe aux alentours de Fukushima...Il y aura peut-être bien quelques affreux  Khmers Verts pour crie au scandale, mais, la crise aidant, il faudra bien nourrir les populations, et les révisions à la hausse seront admises, de gré ou de force.
Et cette même crise reverra aux oubliettes tout projet d'étude des risques liés aux faibles doses, comme celui que j'évoquais à la fin du billet du 28 Octobre. Par contre, je ne serais pas étonné d'apprendre que Monsanto brevette bientôt un riz OGM capable de prospérer sur des sols contaminés, et même d'en tirer parti en invoquant la fumisterie de l'hypothétique hormèse. La folie ne peut engendrer la raison.
Pessimiste, moi? Non. Comme les nouveaux seuils: réaliste.

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